Saint Jean l’ Evangeliste

L’église de Dole est placée sous le patronage de Saint Jean l’Évangéliste, à ne pas confondre avec Saint Jean le
Baptiste. Elle fait initialement partie d’un projet jurassien de construction de quatre églises singulières et
remarquables, chacune du nom d’un des quatre évangélistes

Rappelons-nous

Qu’est ce qu’un évangéliste ?

Un évangéliste est l’auteur d’un évangile, c’est-à-dire d’un livre qui relate la vie de Jésus. Ils sont au nombre de quatre : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Parmi eux, seuls Matthieu et Jean ont fait partie des douze apôtres, ces disciples que Jésus a choisis pour le suivre et annoncer le salut pour tous les hommes.


Qui est Jean l’évangéliste ?

D’une famille de pêcheurs originaire de la Galilée, sur le bord du lac de Tibériade, Jean est le fils de Zébédée et Salomé, et le frère de Jacques, dit le Majeur, apôtre lui aussi. Avec Pierre et Jacques, son frère, Jean fait partie des très proches de Jésus qui l’accompagnent dans les occasions les plus importantes : la résurrection de la fille de Jaïre, la Transfiguration, et l’agonie à Gethsémani. Seul apôtre présent au pied de la Croix avec Marie, il est aussi le premier à arriver au tombeau vide après l’annonce de la Résurrection par Marie-Madeleine, même s’il laissera entrer Pierre le premier. Installé ensuite à Éphèse, d’où il organisera l’évangélisation de l’Asie mineure, il fut exilé un temps dans l’île de Patmos, avant de revenir à Éphèse pour y finir sa vie à la fin du Ier siècle.

évangéliste saint jean
saint jean l' évangéliste Un évangéliste est l’auteur d’un évangile
Dès sa construction

L’Évangile de Jean

à la théologie précise, est caractérisé par l’utilisation du terme «logos» pour désigner Jésus comme la «parole», le «verbe». Le mot «croire», que l’on retrouve à 98 reprises dans l’ensemble u texte, manifeste le but que Jean s’est fixé, comme il le rappelle à la fin de son Évangile : “ Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom”.

Outre son évangile, le Nouveau Testament retient trois Lettres, ou Épitres, de Jean, écrites probablement à Éphèse, portant sur l’amour et la foi et visant à réaffirmer certaines vérités spirituelles fondamentales..

Enfin, l’Apocalypse conclut le Nouveau Testament et l’ensemble des Écritures. Le sens de son nom – «révélation» indique le message concret d’espérance qu’il porte en lui : désormais, Dieu parle aux hommes à travers son glise qui lit l’action divine à l’intérieur de l’Histoire, jusqu’au retour du Christ sur la Terre à la fin des temps. C’est dans ce sens que l’Apocalypse est aussi un écrit prophétique..

Pièces des tapisseries de l’Apocalypse (Anjou, fin XIVe siècle)

Le livre de l’Apocalypse

Sur tous les murs extérieurs de l’église Saint Jean à Dole peut être contemplée l’œuvre du sculpteur Maurice Calka représentant l’Apocalypse et les créatures qui y sont décrites. Face à tous les fantasmes qui existent autour de l’Apocalypse (destruction, fin du monde, secret caché, etc.), il est important de rappeler qu’il s’agit avant tout d’un livre qui révèle Jésus-Christ, comme en témoigne le terme grec apokálupsis qui signifie révélation. Il vient clôturer le corpus chrétien des Écritures.

Le genre apocalyptique

L’auteur a recours au genre apocalyptique, très répandu dans la littérature entre le IIe siècle av JC et le IIe siècle ap JC. Ce genre s’appuie sur un riche langage symbolique et des images utilisées non pour décrire une représentation exacte mais qui se superposent pour exprimer une réalité plus profonde. Une interprétation qui ferait une lecture littérale de ce livre pour découvrir un secret ou une date de fin du monde passerait donc profondément à côté de l’essence même de ce texte. Les livres apocalyptiques dévoilent le plan de Dieu dans l’histoire du monde en faisant entrevoir un avenir où le salut advient finalement. Ils apportent un message rempli d’espérance sur les fins dernières (eschatologique) à des destinataires qui vivent une crise : persécutions, tiédeur de la foi, hérésies, etc….

les symboles structure la narration

Pourquoi utiliser autant de symboles ?

Les images suggèrent l’indicible, permettent de représenter les réalités célestes qui ne sont pas représentables. Les symboles frappent ’imagination ; très impressionnants, ils marquent plus durablement. Mais ils sont présents non pour représenter mais dans le but de signifier, de transmettre un contenu de cette révélation de Jésus-Christ. Le livre de l’Apocalypse s’inspire abondamment de textes prophétiques de l’Ancien Testament comme les prophètes Ezéchiel, Daniel et Zacharie, auxquels il emprunte de nombreuses images et expressions.

les symboles de l'apocalypse

Comprendre quelques symboles

Parmi les symboles récurrents utilisés pour décrire les créatures de l’Apocalypse, la corne symbolise la force, l’œil la connaissance. Le dernier livre du Nouveau Testament fait aussi abondamment appel aux nombres pour construire et rythmer le récit

Comprendre quelques symboles

Parmi les symboles récurrents utilisés pour décrire les créatures de l’Apocalypse, la corne symbolise la force, l’œil la connaissance. Le dernier livre du Nouveau Testament fait aussi abondamment appel aux nombres pour construire et rythmer le récit.

Chiffre 4

fait écho aux points cardinaux et aux éléments : terre, air, eau, feu.

Chiffre 7

Est symbole de perfection, de totalité et d’universalité. Il structure la
narration de l’Apocalypse, qui commence par les lettres aux sept
églises ; on retrouve ensuite les sept sceaux, les sept trompettes et les
sept coupes. Le chiffre 6 (7-1) est le symbole de l’imperfection.

Chiffre 12

Est attribué aux tribus d’Israël, mais plus largement à l’élection de Dieu sur son peuple. Le nombre 144 000, utilisé pour chiffrer les élus (Ap 7,4-8 et Ap 14,4) est le chiffre 12 au carré multiplié par 1000 ; ce nombre montre ainsi une infinité d’élus qui surpasse largement le seul peuple d’Israël.

Ainsi quand est attribué à l’Agneau 7 cornes et 7 yeux, on souhaite signifier qu’il possède la perfection de la force et de la connaissance.

Quels messages ?

L’auteur décrit une première vision dont le message central est la victoire de l’agneau pascal qui donne le salut à tous ceux restés fidèles à Dieu. A l’inverse, les pécheurs sont avertis de leur destruction s’ils ne se convertissent (Ap 4-19,10). La deuxième vision nous montre les ultimes actions de la bête, du diable, qui dans un dernier sursaut déchaine ses attaques avant le jugement dernier et le retour du Christ, synonyme de l’établissement définitif du royaume éternel (Ap 19,11-21,18). Enfin la troisième vision évoque la beauté de la Jérusalem nouvelle (21,9-22,10)..